DÉFINITION D'UNE INFECTION NOSOCOMIALE

Les infections nosocomiales sont des infections contractées au cours de soins médicaux, par opposition aux infections dites communautaires, contractées en dehors de tout acte médical.

Elles se déclarent donc au cours ou au décours d'un séjour dans un établissement de santé, quel qu'il soit : hôpital, clinique, maison de retraite, centre de cure etc...dans un délai de 48h à 30 jours après le retour à domicile du patient. Ce délai est porté à 1 an après pose de prothèse ou d'implant (prothèse de hanche ou de genou, prothèse vasculaire, esthétique etc...) Cette variabilité du délai s'explique par des périodes d'incubation différentes en fonction du type d'infection, et d'une expression clinique parfois retardée.

Ce qu'il faut en retenir est que le patient arrive vierge d'infection dans l'établissement, et qu'il y est contaminé, même si la maladie n'est pas encore cliniquement déclarée quand il en sort. L'infection n'était ni présente ni en incubation à la date du début de prise en charge du patient par l'établissement, et est directement liée aux soins prodigués.

Il est à noter que la plupart des infections nosocomiales sont d'origine endogène : la source de contamination est le patient lui-même, il est porteur du germe qui le contamine lors des soins, l'environnement hospitalier ayant le rôle de vecteur de transmission.

 

TRANSMISSION : COMMENT ATTRAPE-T'ON UNE INFECTION NOSOCOMIALE ?

D'après une étude de l'Institut de veille sanitaire (InVS) en 2012, 5% des patients hospitalisés contractent une infection dans l'établissement où il est admis.

Pour contracter une infection nosocomiale, il faut avoir bénéficié de soins médicaux dans un établissement de santé, et voir se déclarer une infection dans les 48h à 30 jours suivant les soins, voire 1 an après certaines interventions. Les soins sont à l'origine de la contamination, indépendamment de la notion de faute médicale.

Cette contamination peut-être endogène : le patient est contaminé par ses propres germes,

ou exogène : le patient est contaminé par une source extérieure : ce peut-être par un autre patient infecté ou porteur de germe, par un soignant, par du matériel souillé (matériel médical, meubles...), par ingestion d'eau ou aliments contaminés.

Elle peut également être directe : par contact entre le patient et la source de contamination, ou indirecte : par l'intermédiaire d'un vecteur qui transporte le germe de la source au patient : ce peut-être le cas de la transmission par le personnel soignant.

 

TYPOLOGIE DES INFECTIONS : QUELLES MALADIES PEUT-ON CONTRACTER ?

Les infections urinaires représentent 30% des infections nosocomiales. Elles résultent le plus souvent de la pose d'une sonde urinaire. Dans ce cas, la contamination est le plus souvent endogène, la bactérie la plus fréquemment en cause est alors Escherichia Coli, présente à l'état basal dans l'intestin du patient.

Viennent ensuite les infections pulmonaires pour 16,7%, souvent conséquences de geste invasifs comme l'intubation et la ventilation assistée, les infections post-opératoires du site opéré pour 13,5%, les septicémies secondaires à l'introduction de cathéters pour 10%, et les infections cutanées pour 6,7%.

La gravité de ces infections nosocomiales est très variable, allant de l'épiphénomène qui guérira sans conséquence, à un état de gravité extrême pouvant induire de lourdes séquelles voire conduire au décès.

Le risque augmente en fonction du service hospitalier fréquenté, de la durée du séjour, de l'état du patient et du germe impliqué.

 

QUELS PATIENTS ET QUELS ÉTABLISSEMENTS SONT CONCERNÉS?

Les infections nosocomiales concernent en France 750 000 personnes par an, dont 4000 décèdent.

Les patients les plus fragiles sont les plus à risque de contracter une infection nosocomiale, et d'en subir les conséquences les plus sévères : les nourrissons, prématurés, patients de plus de 65 ans, patients atteints de pathologies sévères et/ou multiples, dénutris, opérés ou exposés à des gestes dits « invasifs » tels endoscopie, sondage urinaire, cathéters vasculaires, intubation, trachéotomie, etc...

Le cumul de ces éléments augmente le risque et la gravité potentielle des infections nosocomiales.

Les établissements les plus gravement concernés sont donc ceux qui ont vocation à recevoir ces patients vulnérables, et qui pratiquent les gestes invasifs nécessaires : services de réanimation, de néonatalogie, de cancérologie etc...

Mais la notion d'infection nosocomiale ne préjugeant pas de la gravité des faits, tout type de patient peut-être concerné lors de son parcours de soins, dans tout type d'établissement, dès lors qu'il y contracte une infection quelles qu'en soient les conséquences.

 

QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES DES INFECTIONS NOSOCOMIALES?

Elles sont avant tout humaines pour le patient et son entourage. Parce qu'elles touchent un patient déjà atteint de maladie, qui nécessite des soins, et qu'à cette souffrance initiale s'ajoute celle de se voir pénalisé par des soins qui avaient vocation à améliorer son état. C'est une double injustice, à l'origine de souffrance physique, morale, sociale et financière.

Souffrance physique du fait des événements médicaux, plus ou moins graves, pour lesquels le patients aura de nouveau à subir des examens qui n'étaient pas prévus, une prolongation des soins, de la rééducation, parfois une reprise chirurgicale.

Souffrance morale de voir une situation s'aggraver alors même que la démarche initiale promettait l'amélioration, avec le retentissement psychologique que cela implique, et ses répercussions sur l'entourage.

Souffrance sociale et financière liée au retard du retour à une autonomie ou une activité quotidienne « normale », à la prolongation de l'arrêt de travail et ses conséquences.

Au-delà du patient, les conséquences des infections nosocomiales sont également très importantes pour la collectivité, puisque l'allongement de la durée d'hospitalisation, la multiplication des examens paracliniques, le surcoût des traitements et la prolongation de l'arrêt de travail sont assumés par elle.

Enfin, pour le personnel soignant et pour les établissements, au delà du coût, la survenue de ces infections est toujours perçue douloureusement, quel qu'en soit le déterminisme puisqu'elle contredit la vocation de voir le patient s'améliorer grâce aux soins.

 

Bibliographie :

-INSERM >dossiers d'information>infections nosocomiales février 2015

-Les infections nosocomiales, dossier du Ministère de la Santé

 

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